La femme tendue

Après de longues réflexions solitaires, j’ai rencontré une pensée qui m’a ébranlée et qui me hante encore aujourd’hui :

« Je comprends » n’est pas un énoncé rassurant et ça ne l'a jamais été. Car pour comprendre, il faut le vivre, et pour le vivre, il ne faut qu’un moment d’inattention.

Je ne prétends pas être une grande victime, mais j’ai vu, entendu, ressenti. Des paroles cruelles, méprisantes avec la légèreté d’un souffle, comme si elles n’étaient rien. Des yeux, froids et manipulateurs, plantés dans les miens, si sûrs d’eux et de ma fragilité. J’ai perçu la douleur dans des voix brisées, dans des corps fatigués, dans des mots qui pèsent une vie.

« Je comprends. »

Ces mots résonnent. Je comprends, oui, que je ne suis pas seule dans cette douleur. Que, là-bas, elle aussi, et elle, et encore elle, savent. Toutes, elles savent.
Un fléau qui touche et qui rit, qui gratte et qui tape, qui mange et qui saigne. Un fléau qui non seulement traumatise, mais perdure et détruit des rêves à néant. Tout ça pour une saucé.